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Compte-Rendu d’audience R.Lamy france antilles.fr 15.12.2010
Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale de la CGTM comparaît
devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France pour incitation à la haine
raciale et provocation à la discrimination suite à une plainte déposée par
l’association Respect Dom et Jean-François Hayot. La justice lui reproche
d’avoir écrit sur le livre d’or de l’émission « Le Club » d’ATV : « Matinik sé ta
nou, an band béké, profitè, volè, nou ké fouté yo dèwo, komba ta la nou ké
kontinyé ». Suivez le procès ici.
14 heures 30 : Ambiance survoltée
Ambiance survoltée devant le palais de justice. Les policiers, en renfort depuis le matin, filtrent les entrées.
Face à eux, près de 200 manifestants qui, en reprenant le slogan « Matinik sé ta nou, matinik sé pa ta yo. An
band béké profité volé nou ké fouté yo deyo ! », tentent de forcer l’accès à tout prix. Au final, seuls Ghislaine
Joachim-Arnaud, le secrétaire général de la CGTM poursuivie pour « provocation et incitation à la haine raciale
», une poignée de témoins et une cinquantaine de sympathisants accèdent à la salle d’audience.
14 heures 50 : Visionnage de l’émission « Le Club »
Ghislaine Joachim-Arnaud à la barre. Après avoir décliné son identité, la syndicaliste s’installe sur le banc des
prévenus. L’audience démarre le visionnage sur écran géant de l’émission « Le Club » sur ATV du 22 mars 2009
où elle était l’invitée. C’est à la fin de celle-ci qu’elle avait signé le livre d’or de l’émission du slogan : « Matinik
sé ta nou, matinik sé pa ta yo. An band béké profitè volè nou ké fouté yo deyo ! ». Cette phrase, précisément,
déjà prononcée en fin d’interview et qui lui vaut aujourd’hui d’être poursuivie par la justice.
15 heures 50 : « Je ne me sens nullement coupable »
Ghislaine Joachim Arnaud est appelée à s’expliquer devant ses juges. La présidente a une « quasi unique
question » : « Pourquoi avoir formulé ces écrits et, près de deux ans plus tard, que pensez-vous de ces propos?
». La militante syndicaliste, ouvre un dossier et débutera lecture d’un discours minutieusement préparé. Une
vraie tribune. Elle voit dans son procès « le prolongement sur le plan judiciaire » de ce qu’a été le conflit social
de 2009.
Selon elle, la plainte déposée
par Jean-François Hayot au nom de l’association Respect Dom à son encontre est
« fallacieuse ».
« Ce n’est pas à moi et à l’ensemble de la masse laborieuse de montrer son non-racisme » mais aux grands
patrons. « Oui, c’est parfaitement scandaleux que ceux qui se trouvent dans le camp des dominants accusent
ceux qui se rebellent, qui n’acceptent pas, de racisme. Pour eux, un bon salarié, c’est un salarié qui ne fait
jamais grève. Mais ça aussi, ça change. Les salariés ne sont plus des victimes consentantes mais ont décidé de
se donner les moyens de se battre ».
Plus tard, la pasionaria de la lutte ouvrière indique : « Nous faisons une distinction de classes et non de races …../……
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