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Le préfet de Guadeloupe appelle à la fin de la grève générale
LeMonde.fr avec AFP | 01.03.09
Le préfet de Guadeloupe, Nicolas Desforges a "solennellement" appelé, samedi 28 février, à la fin de la grève générale en Guadeloupe dès lundi, estimant que l’essentiel des revendications du LKP avait été satisfait, et que la poursuite du mouvement serait "autodestructrice". Un appel jugé "tout à fait cavalier et irrespectueux" par le leader du LKP, Elie Domota, qui n’a pas indiqué les suites qu’il entendait y donner. "Seule la signature du protocole de fin de conflit entraînera son arrêt", avait indiqué peu avant l’un de ses lieutenants Gaby Clavier. Mais selon le préfet, "l’essentiel" des revendications du LKP est "acquis" et notamment la plus "emblématique", portant sur la hausse de 200 euros des bas salaires. "Le retour à la vie normale à laquelle les Guadeloupéens aspirent s’impose désormais", a-t-il déclaré à la presse. La rentrée des classes doit se faire "normalement" lundi a ajouté M. Desforges, estimant que les enfants guadeloupéens ne devaient pas être pris en "otages". Outre l’accord salarial, M. Desforges a estimé qu’une "bonne dizaine" des 19 autres revendications importantes du LKP étaient satisfaites, notamment la baisse des prix de l’essence et de 100 produits de base ainsi que le gel des loyers.
LA BALLE POURRAIT SE TROUVER DANS LE CAMP DU GOUVERNEMENT
Mais l’accord sur les salaires est au coeur d’un véritable imbroglio. Le Medef et plusieurs autres organisations patronales majoritaires, représentant notamment le secteur clé du tourisme, refusent toujours de le signer, campant sur leur propre proposition. Les médiateurs du gouvernement, dont la mission s’achève, ont eux-même reconnu samedi "la faiblesse" de cet accord partiel. Faute d’un déblocage du dialogue dans l’île, la balle pourrait se trouver rapidement dans le camp du gouvernement. M. Domota a déjà annoncé son intention de demander au ministère du travail, qui en a la faculté, d’étendre à toutes les entreprises de Guadeloupe l’application de l’accord.
Le président du Medef Guadeloupe Willy Angèle a douté dimanche que l’accord soit étendu à toutes les entreprises. "On est encore en République française, ce serait vraiment extraordinaire d’étendre un accord signé par des organisations professionnelles largement minoritaires, dont une ou deux affiliées au LKP". Sans attendre l’appel à la fin de la grève, de plus en plus de commerces lèvent leurs rideaux un peu partout dans l’île. Toutes les stations service sont désormais ouvertes.
En Martinique, néanmoins, on fait encore la queue à la pompe. L’annonce d’une réouverture progressive vendredi après-midi a provoqué une ruée dans les stations. Celles-ci devraient toutes êtres opérationnelles mardi. A Fort-de-France, bloquée depuis le 5 février, les négociations ont repris dans l’après-midi. L’accord, qui paraissait jeudi à portée de main, met plus de temps que prévu à se dessiner.
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