Une tribune de Édouard de Lépine
Dans la situation difficile que nous connaissons, les prochaines élections présidentielles et législatives revêtent une grande importance. Les Martiniquais ne peuvent pas attendre que les autres décident pour eux, au prétexte que c’est de nous, en dernière analyse, que dépendra l’évolution de cette situation. Ils peuvent encore moins camper dans la posture irresponsable et incohérente qui consiste à se vanter de ne rien demander, ou à vouloir laisser les Français choisir leur Président, mais à revendiquer une place à l’Assemblée Nationale française parmi les 577 députés chargés d’élaborer la loi et de soutenir l’action du gouvernement.
Contre l’abstention
Notre premier devoir est de voter et de faire voter massivement, nos parents, nos voisins, nos amis. En France, nos adversaires comme nos amis seront attentifs au niveau de notre engagement dans ces batailles. Vainqueurs ou vaincus, ils nous respecteront davantage ou nous mépriseront davantage. Ou ils prêteront plus d’attention aux revendications d’un peuple qui aura clairement manifesté sa volonté. Ou ils n’accorderont qu’une oreille de plus en plus distraite aux sollicitations qui leur seront adressées. C’est dire à quel point l’écoute, le corps à corps avec l’électeur, les réunions, doivent être soignés si nous voulons obtenir une mobilisation à la hauteur des enjeux de la période.
Or, à l’évidence, à moins de quinze jours du scrutin, la campagne des présidentielles sur le plan local est d’une désespérante pauvreté. Soit qu’un optimisme béat porte les uns et les autres à se croiser les bras en attendant que le peuple français choisisse son président, soit qu’une posture de fier à bras les porte à croire que l’élection du président de la République ne peut avoir aucune incidence sur nos affaires, tellement nous sommes sûrs de nous en tirer en comptant sur nos propres forces, les responsables politiques comme nos grands médias sont d’une inhabituelle discrétion.
Cette discrétion pourrait se traduire par une abstention massive au moins aussi importante que celle de 2002 quand, avec 54 % d’abstentions, nous avons battu tous les records d’indifférence à la chose publique. L’abstention chez nous serait d’autant plus coupable que, en France, nos amis socialistes, après avoir minutieusement organisé des primaires pour désigner leur candidat, mènent depuis plusieurs mois une campagne exemplaire pour assurer le succès de François Hollande qui a été démocratiquement choisi par les militants et les sympathisants du PS pour parler et s’engager en leur nom.
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article très intéressant